L’UFS veut redonner de l’attractivité à la production de semences
Avec les crises que le monde est en train de vivre, les agriculteurs multiplicateurs ont tendance à se détourner de la production de semences. Les dirigeants de l’UFS ont évoqué plusieurs pistes pour redonner de l’intérêt à ce métier, en conférence de presse le 9 novembre, à la veille de leur AG.
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« Les entreprises semencières n’ont pas échappé aux trois crises géopolitiques, climatiques et énergétiques de 2022 qui fragilisent tous les acteurs agricoles et alimentaires, a expliqué Claude Tabel, président de l’UFS, le 9 novembre aux journalistes (à la veille de l’AG et de l’élection d’une nouvelle présidence). Les surfaces de production de semences ont baissé en 2022, et à cause de la sécheresse, les rendements en semences ne sont pas au rendez-vous. » Il reconnaît que la production de semences a perdu de l’attractivité par rapport aux cultures de consommation, aux yeux des agriculteurs multiplicateurs.
Réduire les distances d’isolement
L’Union française des semenciers souhaite redonner de l’intérêt à la production de semences. Il évoque bien sûr l’augmentation de la rémunération des agriculteurs multiplicateurs, au-delà de la hausse mécanique liée à la remontée des cours des produits de consommation. « Mais cette augmentation aura obligatoirement un impact sur le prix des semences », prévient le président de l’UFS.
« Il faut réduire les contraintes réglementaires et techniques actuelles, et en particulier celles qui concernent l’accès à l’eau », poursuit Claude Tabel. Il suggère aussi de réduire de façon exceptionnelle les distances d’isolement, voire de décaler les dates de semis, pour que les périodes de fécondations ne coïncident pas, et libérer ainsi des surfaces pour la production de semences, par exemple en tournesol. « Nous avons une dynamique à relancer pour conserver notre excellence, indispensable à la souveraineté alimentaire, indique-t-il. Nous avons besoin pour y parvenir du soutien des pouvoirs publics. »
Quatre enjeux stratégiques
Et Rachel Blumel, directrice générale de l’UFS, de rappeler les quatre enjeux stratégiques que s’est fixés l’union, à savoir la biodiversité cultivée, le changement climatique, une alimentation saine et sûre, son ancrage territorial et son rayonnement international. À ce titre, elle constate un léger repli de 2,2 % de la balance commerciale des semences à 1,059 M€, qui est surtout lié au conflit en Ukraine. Elle insiste aussi sur le prix de l’électricité parfois multiplié par quatre, voire six, et qui pourrait rendre les semences produites en France moins compétitives par rapport à celles des autres pays européens.
Blandine CailliezPour accéder à l'ensembles nos offres :